samedi 12 février 2011

réflexions sur la situation

Je ressens un grand vide du fait  de l’absence d’Adrien et de ma frustration éducative. J’avais projeté de transmettre à cet enfant des valeurs et des gouts qui, à mon avis d’homme de plus de 50 ans,  lui auraient permis d’apprécier la vie avec plaisir et assurance.
Autour de moi, je commence à distinguer un clivage qui semble lié au statut biologique, les hommes en recherche de compagne biologique, les jeunes  mères qui  surveillent leur progénitures en bas âge d’un coté, et de l’autre les pères et mères de familles confirmés et les jeunes femmes sans enfant.
 Une tendance de fond voit dans la fonction paternelle le rôle structurant qui permet d’apporter à un individu la faculté de participer à une société humaine. Le père contribuerait  à l’acquisition d’une autonomie sociale par la protection qu’il apporte à l’enfant dans la phase de construction de sa personnalité, tout en lui montrant  l’autorité structurante nécessaire à la vie en société. Cette réflexion soulève la question du divorce. Les aléas de la vie conjugale conduisent fréquemment à des ruptures dont le constat juridique par le divorce est demandé par les femmes et dont les conséquences ne sont pas neutres malgré les efforts palliatifs.
Les dispositions de maintient de la cellule biologique en confiant le foyer à la mère et en réservant la fonction de chasseur/nourrisseur au père renvoient à l’enfant une image en contradiction avec ses besoins de structuration , le père perd sa fonction éducative. Le chasseur n’est plus intégré à la cellule familiale, si l’enfant perd cette référence, dans sa maturité l’individu reproduit ce modèle caricatural, la cellule familiale comme contrainte protectrice, le chasseur solitaire comme pourvoyeur. Le noyau familiale se consolide autour de la mère, le monde économique en terrain de chasse ;
Avec le recul que nous donne le XX° siècle et l’évolution rapide des structures sociales, ne pouvons nous pas identifier  certaines dérives. La fonction de protection glissant du chevalier à la société (le cinéma des années 50 renvoyait encore cette image),  l’aspect réglementaire primant la morale, la protection de la vie privée confinant à la dissimulation de dérives .
 J’hésite à parler de la peur de l’autre, du besoin d’uniformité qui nous conduit à une ghettoïsation,  restons entre nous, le chasseur est dehors.
Face à cette situation, l’individu se défend maladroitement, lorsque je parle de dérive exhibitionniste, on me parle de naturisme,  on m’interdit d’agir face à la violence qui m’est faite. Comme je dois penser dans la continuité et que je connais la capacité de nuisance de certaines institutions je ne peux rien faire. Intervenir personnellement pour protéger mon fils m’est interdit, même si la société,   en me confiant la garde de l’enfant, est en droit de me demander des comptes sur ce que je fais pour protéger cet enfant.
Les paradoxes que j’exprime se retrouvent dans les jugements. Mon histoire est banale mais je n’abandonnerai pas. Ces réflexions me renforcent et les écrire me conforte.
Je n’ai pas d’adversaire, ce que j’exprime est partagé mais heurte la quiétude ambiante et dérange.  Mon histoire est à la croisée des chemins, les accords internationaux sont bafoués, il ne faut pas le dire, les forces de l’ordre sont  impuissantes,   c’est parce que la loi le décide,  la justice est encombrée ce n’est pas par ce que la société n’est plus humaine, c’est parce qu’elle manque de moyens.
Nous sommes une société de divorcés fréquemment issus de familles éclatées. Nous avons connu ces déchirures, la reconstruction demande un parcourt de reconnaissance. Je crois que pour survivre la société doit faire des choix.
Je crains pour mon fils.

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